Complexe Sportif Arrondissement De Saint-laurent – Concours

ARCHITECTSSAIA BARBARESE TOPOUZANOV/ HUDON JULIEN CROFT
EMPLACEMENTMontréal Canada
DATE2012
CLIENTArrondissement Saint-Laurent

DESCRIPTION

Un terrain de soccer, une piscine et des salles polyvalentes doivent être insérés dans une enceinte sportive et récréative existante comprenant une aréna, une piste extérieure, une école et une bibliothèque à proximité. Situé à la limite entre les environnements construits et naturels, le complexe existant fait face à une artère Est-Ouest occupée, et s’appuie sur une réserve naturelle avec développement résidentiel adjacent. Des pistes cyclables et pédestres serpentent le long d’un parc linéaire bordant le complexe depuis le boulevard, et traversent l’enceinte menant à la réserve naturelle et au parc Marcel-Laurin. Les programmes «big-box» contemporains flottent habituellement dans une mer d’asphalte, avec à peine plus qu’un clin d’œil à leur environnement. Aidé par la congruence du site et du programme, ce projet démontre une approche plus courtoise, remplaçant le «one-liner» habituel par des formes engageantes et des conversations qui se produisent à plusieurs niveaux, et à des échelles qui traitent tous les aspects de l’environnement. Situé à deux mètres dans le sol, le volume massif est sculpté et modulé pour fusionner avec les formes topographiques douces du paysage. De même, le plan de masse est découpé, plié et soulevé sur le toit où des formes abstraites et naturelles coalescent. Les plaques de toit végétales et minérales rappellent la forme polygonale des ballons de soccer. Le toit – une «cinquième façade» visible d’un couloir aérien principal au-dessus – est accessible aux piétons. Depuis le boulevard Thimens, une passerelle zigzague le côté nord-est du bâtiment, entre un pli vitré de la cafétéria et une cour ouverte creusée dans la masse pour préserver un arbre existant. Peu à peu, le paysage environnant est révélé aux piétons qui grimpent jusqu’au sommet des gradins surplombant le terrain d’athlétisme avant de redescendre le long de la face arrière pour rejoindre le chemin menant à la réserve naturelle. Plus qu’un conteneur passif, le bâtiment s’engage intentionnellement dans son environnement et participe aux activités qu’il accueille, encourageant ainsi la même chose de ses visiteurs. Retournant à son cadre, le bâtiment conserve néanmoins une présence architecturale saisissante. Si nécessaire, le toit replié conserve l’intérieur de la grande caisse, mais descend jusqu’à l’échelle piétonne des environs. En retrait de la rue, la façade principale est la toile de fond d’une nouvelle place publique: un vide centripète dessinant les bâtiments voisins, accueillant les visiteurs, et fournissant un stationnement indispensable. L’asphalte perméable, de couleur claire pour refléter la chaleur, est entrelacé avec des buttes basses et des plantations pour réduire le ruissellement de surface et adoucir l’impact visuel des voitures. La forme angulaire de la façade principale signale à la fois l’entrée, les intentions topographiques et l’activité sur le toit (la passerelle en zigzag ascendante). Un bassin réfléchissant creusé dans le sol sert d’étang de refroidissement et préfigure l’activité intérieure. Cette piscine, de niveau et contiguë à la piscine intérieure, est visible à travers la partie inférieure transparente de la façade. La paroi supérieure, translucide pour couper l’éblouissement, transporte la lumière naturelle profondément dans l’intérieur et, la nuit, projette une lueur invitante. L’intérieur étonnamment volumineux est organisé sur deux plans. Les voies de circulation principales au niveau d’entrée négligent les principales surfaces d’activité ci-dessous. Faisant écho aux surfaces repliées de l’extérieur, les plafonds montent et descendent, et les surfaces inclinées rampent entre les deux niveaux. Le toit perforé et le plan du sol, les longues vues intérieures et le vitrage transparent des façades inférieures créent une perméabilité visuelle qui relie tous les niveaux, intérieur et extérieur. Les stratégies durables incluent: la lumière naturelle et empruntée, le triple vitrage, les fenêtres ouvrantes, le bois FSC pour les plafonds et les fermes composites. Une double paroi fait face aux vents dominants, aspirant l’air frais (préchauffé en hiver par un mur solaire) pour une ventilation naturelle. Des puits géothermiques, combinés à une masse thermique sous l’ensemble du terrain de football, tempèrent l’air intérieur en toutes saisons.