Accès Condos SHDM – Faubourg Contrecoeur

ARCHITECTESSaia Barbarese Topouzanov architectes
EMPLACEMENTMontréal, Canada
DATE2016
CLIENTSociété d’habitation et de développement de Montréal

Équipe: Dino Barbarese, Vladimir Topouzanov, Karl Robert, Hugo Duguay

À l’angle des rues de Contrecœur et Myra-Cree seront construits, de part et d’autre, des immeubles d’habitation qui correspondent aux phases 5 et 6 de réalisation du projet du Faubourg Contrecœur, piloté par la SHDM. Quelque 170 unités d’habitation en copropriété divise, admissibles au programme Accès Condo de la SHDM, constituent la base du programme architectural. Des places de stationnement intérieur complètent la commande. Le concept architectural doit répondre aux exigences du Règlement d’urbanisme (01-275) et du Règlement sur la construction d’immeubles sur le site Contrecœur (07-017). Au-delà des exigences de ces règlements, la SHDM souhaite un langage architectural contemporain qui participe à l’enrichissement du domaine bâti environnant.

Le faubourg se développe en relative continuité avec la trame urbaine existante au sud. Toutefois, sa densité est plus forte et il borde l’immense carrière de Lafarge, élément le plus remarquable du site à l’échelle urbaine. Le parc Carlos d’Alcantara et un lot à développer, côté nord de la rue Contrecœur, séparent les phases 5 et 6 et la carrière et en atténuent la mitoyenneté. De l’est à l’ouest, la silhouette, côté bâti, s’accentue en hauteur, des bâtiments de la phase 4 à celui de la Coop Fusion verte. Les volumes des bâtiments des phases 5 et 6 épousent alors une transition progressive en paliers, par déférence aux bâtiments voisins, à l’est et au sud, et à leurs occupants. Leur implantation en forme de C ceinture un jardin terrasse ouvert au soleil. Le jardin s’offre autant à la vue des habitations voisines au sud qu’à celle des futurs occupants des phases projetées. Il contribue ainsi à l’enrichissement du domaine bâti environnant.

Les volumes des deux bâtiments s’expriment comme des constructions de mégablocs colorés. Le «bloc» est inspiré de la carrière avoisinante et de l’histoire des constructions montréalaises de l’époque des carrières. En maçonnerie, des blocs de pierre dressée ou des briques groupées forment des chaines de coin, parfois exprimées en saillie par rapport aux plans des façades qu’elles joignent. De la même façon, certains blocs se détachent du volume et forment des projections, côté est, pour dégager des vues, et d’autres sont soustraits, côté ouest, pour laisser la lumière pénétrer. Les logements traversants des 2 premiers étages de l’aile centrale de chacun des bâtiments s’insèrent en retrait des étages supérieurs, tandis que les loggias des 2 derniers étages projettent de la façade et expriment sans artifice ce le couronnement des bâtiments.Cette construction de mégablocs se teinte des couleurs du voisinage. Les couleurs anthracite et chamois de la phase 6 s’agencent à celles du bâtiment de la Coopérative Fusion Verte à l’est, tandis que l’ocre et le rouge de la phase 5 dérivent des couleurs des bâtiments de la phase 4 et des phases 1 et 2, respectivement. Ces blocs de coloration différenciée brisent une lecture monolithique de l’ensemble. Ils correspondent aux typologies des unités en arrière-plan. Ainsi facilité, leur repérage permet aux occupants une appropriation (visuelle) de leur espace propre. Tous les parements sont en brique, mais les niches des loggias sont proposées en stuc (sur panneaux de béton léger) pour signaler la différence de plans, la niche. Les couleurs et la texture du stuc suivent essentiellement celles des mortiers des pans de brique. Elles les prolongent en arrière plan et permettent une perception non équivoque des mégablocs. Les garde-corps de verre des loggias reprennent aussi, en transparence, les couleurs dominantes respectives des mégablocs pour parfaire l’impression d’homogénéité. La composition résultante des façades offre des strates qui rejoignent, par analogie, celles, géologiques, de la carrière voisine. Le jeu des couleurs forme un ensemble simple comme dans les œuvres de Monilari, dont un exemple est illustré. Le jeu rappelle encore symboliquement, dans ses correspondances avec le voisinage, les synchromies de McLaren dont l’allée voisine emprunte le nom (McLaren faisait correspondre couleurs et sons dans ses synchromies). Cela dit, la fenestration abondante fera percevoir les blocs comme les objets creux qu’ils sont dans les faits, ainsi qu’en témoignent les dessins des façades.